1 - Le projet de lotissement va bétonner la dernière prairie de Gâvres
Aujourd'hui, en France, toutes les 6 minutes l'équivalent d'un terrain de foot disparaît sous le bitume ou le béton. Nous souhaitons prouver qu'il est possible pour des habitants d'un petit village d'empêcher ce rythme qui semble inéluctable. Chaque hectare compte : oui, c'est une petite surface, mais des alternatives existent.
2 - Aujourd’hui Gâvres c’est “de plus en plus de constructions, de moins en moins d’habitants”
Les chiffres parlent d'eux même.
Évolution de la population gâvraise :
1968 : 1166 habitants pour 535 logements
2022 : 685 habitants pour 924 logements
Moins 41% d’habitants et plus 73% de logements!
3 - Le projet de lotissement est prévu sur d’anciens potagers
Nous souhaitons que ce lieu conserve des sols vivants, nourriciers et permette à la vie sauvage de continuer son cycle. Un lotissement détruit pour toujours des milliers d'années de création d'un sol et d'un écosystème. Une alternative possible : créer des jardins partagés, une micro ferme maraichère...
4 - L’école ne va pas nécessairement accueillir plus d’enfants
Il y a possibilité de scolariser ses enfants ailleurs qu'à Gâvres, comme c'est déjà le cas pour certains enfants. À plus long terme, les jeunes quittent l’école après le primaire et la construction du lotissement n'est pas une solution pérenne.
5 - Ce modèle de lotissement est dépassé
Il existe aujourd’hui des moyens d’habiter qui n'artificialisent pas les sols et favorisent le vivre ensemble. Lorient Agglomération s'est engagée dans la démarche "Territoire Pionnier de Sobriété Foncière". Où sont les actes ?
6 - La presqu'île de Gâvres est soumise à l’érosion et à la submersion
Les scientifiques prévoient que Gâvres devienne une île d’ici 2050 à 2100. La constitution de réserves foncières est fortement préconisée par la loi climat et résilience de 2021 et le projet occupe 100% de la dernière réserve foncière ! Où logera-t-on les Gâvrais qui devront quitter leurs résidences principales suite aux submersions ? Comment les compagnies d'assurances fonctionneront-elles ?
7 - Un projet spéculatif
À qui profite réellement l'opération ? Au promoteur ? A la commune ? A la collectivité ?
8 - Il existe des alternatives désirables et adaptées aux enjeux sociaux, écologiques et économiques.
Par exemple, à Saint-André-des-Eaux, le maire a choisi l’alternative du Hameau léger, un village d’habitats peu coûteux, confortables, sans béton et sans emprise au sol, permettant d’accéder à la propriété pour un investissement modeste.
4 % des logements de Gâvres sont vacants, soit 37 logements (Source INSEE , chiffres 2022). Il est possible de développer des dispositifs incitatifs pour que les propriétaires privés louent à des ménages modestes (garantie des risques locatifs, intermédiation locative…). Par exemple, à l'île de Batz, la municipalité loue des résidences secondaires à l'année puis les sous-loue en garantissant le loyer aux propriétaires.
9 - Le projet de lotissement va dégrader les écosystèmes riches et fragiles de Gâvres
Gâvres est un site à la biodiversité unique et fragile. C'est une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), mais les actions en faveur de la biodiversité se focalisent sur le rivage et non sur les terres. Cette dernière prairie naturelle est un réservoir de biodiversité, un habitat essentiel pour les insectes, les pollinisateurs, les espèces d'oiseaux protégées. Des populations d'oiseaux sont en chute libre : la linotte mélodieuse, la mésange charbonnière, le chardonneret élégant...
10 - Le réseau d’assainissement est défectueux
La station d'épuration par lagunage est non conforme et défaillante. Le raccordement à la station de Riantec est prévu mais les travaux n'avancent pas. La station de Riantec dépasse déjà en pointe sa capacité maximale.
11 - Un chantier sans fin, une circulation densifiée et dangereuse
Pendant plusieurs années, les approvisionnements des matériaux vont impacter et dégrader la qualité de vie locale. Les routes ne sont pas du tout adaptées pour accueillir le passage d’engins lourds. De nombreuses nuisances sonores sont à prévoir sur toute la presqu'île, une perturbation du trafic dans le bourg, la destruction de de la chaussée… Qui va payer les réparations?
Par ailleurs, on peut estimer que le lotissement va générer la venue de 70 véhicules supplémentaires. Ils viendront s'ajouter à l'existant et cela accentuera la pollution de l'air et la pollution sonore jusqu'au bout de la presqu'île, sans compter la dangerosité pour la circulation des cyclistes et piétons.
En conclusion : faire valoir le principe de précaution
Lorient Agglo vient de décider dans sa dernière séance du 27 juin, la mise en place pour 3 ans d’une étude sur le retrait de côte du littoral et sur les menaces qui pèsent sur les communes de bord de mer dont Gâvres.
Cela nous amène à suggérer un moratoire, c'est-à-dire le gel de ce projet irréversible. Ce projet à court terme ne tient pas compte de la montée prévisible de l'eau et des conséquences socio-économiques et écologiques qui en découleront.
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