Le 7 août dernier, la législation européenne sur la «liberté des médias» est entrée en vigueur.
Présentée comme un bouclier contre les pressions politiques et économiques, elle cache en réalité un arsenal dangereux pour la liberté des journalistes.
Derrière des promesses séduisantes — transparence, pluralisme, protection des sources — se dissimulent des contradictions majeures :
- L’article 4, censé protéger les sources, autorise immédiatement des dérogations au nom de «l’intérêt général» et de la «proportionnalité». Ces notions floues ouvrent la porte à l’espionnage et à l’arrestation de journalistes enquêtant sur des sujets jugés «sensibles» par le pouvoir.
- Ce flou juridique risque de transformer la presse «libre» en presse sous surveillance, rappelant des méthodes orwelliennes.
Un précédent inquiétant
En 2021, l’affaire dite du «Pfizergate» a révélé des négociations opaques entre la Commission européenne et le PDG de Pfizer. Avec la nouvelle loi, de telles révélations pourraient être empêchées, les journalistes intimidés, voire arrêtés légalement.
Une presse à deux vitesses
Cette loi consacre la fracture entre :
- des médias «autorisés», subventionnés et favorisés ;
- et des médias indépendants, invisibilisés et surveillés.
Les financements publics disproportionnés risquent de créer une concurrence déloyale et d’offrir aux gouvernements un outil d’influence indirecte.
Une transparence qui peut devenir un outil de contrôle
La divulgation obligatoire de certaines données (identité des propriétaires, publicité d’État, audiences) peut, si elle est mal encadrée, menacer la confidentialité des enquêtes journalistiques et faciliter le fichage administratif.
Nous refusons :
- que l’«intérêt général» serve de prétexte pour museler la presse,
- que l’UE se dote d’outils légaux pour espionner et arrêter des journalistes,
- que l’indépendance de la presse soit conditionnée par un système de médias «autorisés» et de médias «blacklistés».
Nous demandons :
- La suppression des dérogations floues permettant l’espionnage et l’arrestation de journalistes,
- Des garanties juridiques claires et contraignantes pour protéger les sources et le travail d’enquête,
- Une stricte neutralité des financements publics pour éviter toute distorsion du pluralisme,
- L’abandon de toute mesure susceptible d’instaurer un fichage administratif des acteurs de la presse.
Signez et partagez cette pétition pour exiger une vraie protection de la liberté de la presse en Europe.
1. "European Media Freedom Act", Commission Européenne
2. "Entrée en vigueur d'une loi européenne historique sur les médias visant à protéger les journalistes", Euronews
3. Idem
4. "La loi européenne sur la liberté des médias : protection ou contrôle ?", Mediapart (Blog)
5. "Pfizergate", Wikipedia
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