Appel à tous les mathématiciens, c'est-à-dire tout le monde.

Destinataire(s) : Tous les humains
Appel à tous les mathématiciens, c'est-à-dire tout le monde.

Appel à tous les mathématiciens, c’est-à-dire tout le monde


3 paquets de 2 pommes font autant que 2 paquets de 3 pommes, on ne peut pas faire de diagonales dans un triangle, ce n’est pas si évident et pourtant l’enfant comprend ça tôt et l’humanité le sait depuis la préhistoire.


Les maths n’existent pas concrètement et se fichent de savoir si 17 gâteaux dévorent 43 enfants ou le contraire, les maths c’est dans l’imaginaire, le capitaine du bateau peut très bien avoir trois mille ans. Aimer les maths c’est aimer se perdre et ne pas comprendre, hésiter, se tromper sans craindre, chercher, douter, dénicher une astuce pour éviter de fastidieux calculs, être curieux, se tromper encore sans jamais en avoir peur et toujours en osant le dire, aimer les maths c’est parfois mettre des années à comprendre ce qui devient alors une évidence. Les mathématiques sont un des plus beaux jeux de l’esprit qui soient où rigueur et fantaisie dansent ensemble, le plaisir des maths est ludique et réside précisément dans l’agacement obsessionnel causé par l’incompréhension puis dans la jubilation de l’intelligibilité subite, dans le plaisir de l’errance au cœur de ce désert d’ignorance qui devient justement un haut lieu de liberté. Or tout cela est en train d’être oublié !


Ceux qui ont peur des maths ont en général peur d’assumer une ignorance, peur de ne pas réussir à comprendre du premier coup, ce qui est pourtant normal, peur de la rigueur froide, du côté irréfragable et de l’insensibilité de cette discipline avec laquelle on ne peut pas tricher, peur de l’effort à faire pour comprendre, tout cela en se réfugiant derrière l’idée, complètement fausse, d’une prétendue bosse qu’ils n’auraient pas. Ils en oublient que chacun est bon en maths par rapport à lui-même et surtout que les maths sont un formidable outil du quotidien pour muscler son cerveau, pour aiguiser le sens critique, pour entretenir une forme du bon sens.


Cependant si la science dit oui aux maths depuis toujours, la mathématique n’a jamais dit oui à la science, ce n’est pas réciproque, il n’y a aucun théorème qui démontre que les sciences appliquées sont une bonne chose pour la société. Aussi, il y a l’abstrait et le concret : les sciences théoriques, dont les maths, relèvent de l’émerveillement, on admire le monde, on cherche à le comprendre et c’est gratuit dans l’idée, alors que les sciences appliquées sont insatisfaites du monde, elles veulent l’améliorer, le changer, il y a une dimension de travail, pécuniaire, et donc de marchands...


Or les marchands, surtout les gros, qui utilisent abondamment les maths, n’ont pas intérêt à ce que les consommateurs réfléchissent correctement, ils s’accommodent très bien que nous soyons victimes de biais cognitifs, la pensée critique ne fait pas bon ménage avec le consumérisme. L’heure est grave car le système capitaliste s’est accaparé la plupart des sciences appliquées dont les mathématiques sont pourtant le langage. Alors si on peut avoir une pensée envers tous ces chercheurs non-libres et inféodés au marché qui vivent parfois des cas de conscience, on ne peut pour autant pas se résoudre à regarder disparaître ainsi de l’école et du quotidien le bel esprit des mathématiques, voire les mathématiciens eux-mêmes, sans rien dire ni faire !


Les réseaux sociaux et autres IA, privés, munis notamment de la formule de Bayes et des énormes collections de données, font de plus en plus les calculs à notre place au point de nous faire croire qu’elles réfléchissent, si bien qu’en plus de nous abrutir en nous forçant à suivre des raisonnements de plus en plus simplistes, biaisés, touchant nos émotions et le plus souvent orientés vers la consommation, elles effacent peu à peu l’importance des implacables mathématiques aux yeux du peuple au point que notre QI finit par baisser ! C’est même allé jusqu’à ce ministre de l’éducation nationale, pourtant homonyme du fondateur de l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire, qui a déclaré que « les maths ne servent strictement à rien dans la vie quotidienne », un philosophe qui oublie l’importance du logos d’Aristote ? Mais où allons-nous ?


De cela découle dans la société une confusion entre la recherche, cette errance merveilleuse pleine de doutes, et les faits scientifiques, établis et certains, qui sème une pagaille cognitive dans les esprits et tend à nous éloigner du bon sens, par exemple en matière de pandémie, de dérèglement climatique ou d’effondrement de la biodiversité. Même le doute, qui est pourtant consubstantiel au raisonnement logique et à la recherche, se retrouve parfois aujourd’hui taxé de complotiste. L’oiseau nage, le poisson vole, mais que fait l’humain ?


Alors, en n’oubliant pas que la mathématique, culture à part entière et universelle, faite d’union, de partage, d’échange, d’établissement de liens, de vues d’ensemble, est un des rares domaines où tout le monde est toujours d’accord, et pour éviter l’appauvrissement manifeste de la pensée et du langage : mobilisons-nous pour défendre la magnificence du raisonnement humain et de cette fantaisie abstraite nourrie d’imaginaire fécond que sont les pensées mathématiques, ne nous dépossédons pas des maths car il en va de nos libertés et du bien être de tout ce qui est vivant !


Merci de signer et faire tourner cet appel...

Auteur : L'île logique

<% $t("Number of signatures:") %>

En signant la pétition j'accepte que Les Lignes Bougent traite mes données à des fins de gestion des signatures et des commentaires. J’accepte également d’être informé(e) des actions citoyennes initiées via Les Lignes Bougent. Pour en savoir plus sur ces traitements et sur mes droits, je consulte la politique de confidentialité. Tout commentaire doit respecter la charte des contenus de la communauté LLB. Lire la charte.
<% $t("Hour") %> <% $t("Postal Code") %> Nom
<% signature.lapse %> <% signature.details.postalCode %> <% signature.details.name %> <%signature.details.surname %>

Commentaires