Combien de temps les agriculteurs vont-ils tenir face au libre-échange ?

Destinataire(s) : Monsieur le Président de la République
Combien de temps les agriculteurs vont-ils tenir face au libre-échange ?


Nous lançons un appel aux agriculteurs anonymes de France, pour faire de la cause agricole une cause nationale.


Entre 1970 et 2020, le nombre de fermes a diminué de 75%, passant de 1,6 millions à 389 000, alors que la SAU n'a diminué que de 10% sur la même période. Cet écart entre une présence agricole qui se maintient dans le paysage, et une représentation sociale de plus en plus faible, a créé une distance entre la société française et nous. Cette distance, nous ne savons plus comment la réduire.


La société regarde nos fermes et nos tracteurs, mais pas la faiblesse de nos revenus.

La société fait de l'alimentation une variable d'ajustement, sans comprendre que c'est nous la variable d'ajustement.

La société tire les prix vers le bas, sans voir qu'elle nous tire aussi vers le bas.


Pourtant, nous sommes toujours là.

Et nous sommes fiers d'avoir tenu face aux accords de libre-échange.

Et nous sommes fiers des fermes qui peuplent nos campagnes.


Mais la tâche qui nous attend est cruciale. C'est la lutte pour notre existence sociale, économique et culturelle. Dans cette lutte, les oppositions entre agriculteurs ne doivent pas s'effacer, mais elles doivent passer au second plan. Nous sommes tous des paysans. Nous sommes tous soumis à la violence d'un marché mondialisé.


Nous lançons un appel aux agriculteurs, pour défendre l'exception agriculturelle, pour la mise en place généralisée des clauses miroirs, et des prix minimum d'entrée.


  • L'exception agriculturelle sortira l'agriculture des négociations de l'OMC et des accords de libre-échange, en la plaçant sous l'égide de l'ONU.
  • Les clauses miroirs interdiront l'importation de produits agricoles ne respectant pas les normes sanitaires et environnementales en vigueur dans le marché européen.
  • Les prix minimum d'entrée interdiront l'importation, sur le territoire national, des produits agricoles dont le prix est inférieur aux coûts de production en France.


Si nous continuons dans la voie d'une concurrence libre et non faussée, il n'y aura bientôt plus d'élevage, plus d'arboriculture ou de maraichage en France.

La souveraineté alimentaire est synonyme de diversité. Pour y parvenir, nous devons mettre en place 3 revendications : exception agriculturelle, clauses miroirs généralisées, et prix minimum d'entrée. Nos 3 revendications permettront une revalorisation des prix agricoles, une relocalisation des productions, et la fin de la déprise agricole.


La société doit entendre notre disparition silencieuse. Elle doit nous aider à rebâtir la ferme, qui vit encore dans notre mémoire collective. Une ferme qui peuplera demain nos campagnes et l'imaginaire de nos enfants. La société doit saisir la main nourricière des paysans, avant qu'elle ne disparaisse, et qu'elle ne soit remplacée par la main froide et plastifiée de la mondialisation. La loi du marché ne peut pas avoir le dernier mot.


Agriculteurs anonymes de France, rassemblons nos forces par la signature de cette pétition.


Les syndicats agricoles (Coordination Rurale, FNSEA, JA et Confédération Paysanne) soutiennent chacun l'une ou l'autre de ces revendications. Les convergences sont possibles. Pour autant, cette pétition n'appartient à aucun syndicat agricole. Elle appartient aux agriculteurs qui la signent et la portent, aux agriculteurs qui refusent d'être une variable d'ajustement, aux agriculteurs qui n'ont pas renoncé à transmettre une ferme, une terre, un métier.


Soyons des milliers de paysans à signer cette pétition. Alors nous la remettrons ensemble au Président de la République.


En signant cette pétition, merci d'indiquer votre production agricole. Si toutes les productions agricoles sont représentées, notre appel sera plus fort ! Et il sera entendu.

Auteur : Mathieu YON

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