Donner la parole aux victimes dans les Tribunaux

Destinataire(s) : Monsieur Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
Donner la parole aux victimes dans les Tribunaux

Monsieur le Ministre,

Lors de votre prise de fonctions, vous avez déclaré :
"Est-il admissible qu'une victime aujourd'hui ne soit pas entendue ?"

La réponse est bien évidemment non ! Les jours, les mois ont passé. Les affaires continuent à être présentées chaque jour dans les tribunaux, et le droit à la parole de la victime continue à être bafouée.

A la Chambre de l'Instruction, la Partie Civile n'est pas interrogée, on ne lui demande pas comme aux prévenus si elle a quelques chose à dire. Pire, une Partie Civile qui se défendait seule, n'a même pas pu prendre la parole. Quand vous essayez de rectifier une erreur de la Présidente sur son rapport présentant l'affaire, un point essentiel, déterminant, elle vous signifie que vous n'avez rien à dire.

Récemment, à la Cour d'Appel de Paris Chambre Sociale, alors que mon avocat demandait à la Présidente, si je pouvais prendre la parole, la réponse a été une fois de plus "non".

Donc, l'état des lieux est vite fait, sans parler du refus des commissariats de prendre les plaintes, le classement "sans suite" de celles-ci à plus de 80 % par les Procureurs de la République, la nécessité de payer une consignation pour la saisie du Doyen des Juges d'Instruction et la désignation d'un juge d'instruction, car la justice n'est pas si gratuite que cela, sans compter les frais d'avocats.

Ceux-ci ont été rendus obligatoires pour la majorité des affaires en Cour d'Appel avec une promesse d'élargir au plus grand nombre l'accès à l'aide juridictionnelle, mais les éléments pris en compte sont de plus en plus coercitifs.

Une victime ne l'est pas par choix, elle a essayé souvent de se débattre avant de saisir la justice, confrontée à un adversaire niant les faits.

A quel moment les magistrats considèreront-ils une victime, non plus comme un empêcheur de tourner en rond, une procédurière, une paranoïaque, une "trop sensible", une personne qui refuse d'accepter une forme de fatalité et de se taire, alors que le mis en cause poursuit ses activités destructrices et dangereuses, et qu'elle a subi un lourd préjudice ?

La victime entreprend souvent une procédure bien sûr en réparation financière, mais également à visée thérapeutique pour la partie psychologique, elle souhaite qu'on lui redonne sa dignité. Et au contraire, elle se retrouve face à des magistrats plus enclins à lui manifester du mépris, que de la reconnaissance.

Si vous-même en tant que victime, avez eu à connaître ce "muselage" dans les tribunaux, ou lors d'une procédure, au moment où vous avez voulu porter plainte, merci de signer cette pétition / lettre ouverte.

 

Mise à jour - 16/06/2021

 

Bonjour,

Je remercie tous les signataires qui ont soutenu cette pétition. A l'heure où un Projet de Loi intitulé "Confiance en La Justice" a été soumis aux votes de l'Assemblée Nationale et va être prochainement soumis à ceux du Sénat, nous ne pouvons que nous interroger sur le fait qu'à aucun moment lors de l'établissement de ce projet de loi, des justiciables aient été consultés, que ce soit individuellement ou par l'intermédiaire d'une association. Des Etats Généraux de la Justice auront lieu sur plusieurs semaines en septembre 2021 et il est annoncé que cette fois-ci, des citoyens y participeront. Il faut impérativement que les magistrats apprennent à interroger et à écouter les victimes, et ne fassent pas seulement preuve de respect vis-à-vis des délinquants et criminels en tous genres. Quand ils sont capables de créer un "Mur des Cons", il est facile de comprendre comment ils considèrent les victimes, celles qui osent se défendre, plutôt que de courber l'échine devant une sorte de "fatalité". Monsieur Dupond-Moretti prétend que les magistrats pleurent pour les victimes et qu'elles n'ont pas besoin d'être défendues.

Or, les associations des victimes ont fait un constat très simple, c'est que les magistrats recherchent des fautes aux victimes, plutôt que de s'intéresser à toutes les anomalies de comportement des mis en cause. Hélas, les victimes ressentent davantage de mépris par rapport à leur situation que de réelle empathie, ce pourquoi les décisions de justice sont très en dessous de ce qu'elles attendent. Si vous voulez participer à la réforme et faire entendre votre voix, rejoignez-nous ! http://www.enquetedejustice.org/l-association/nous-rejoindre/ (adhésion : 5 euros)

Auteur : Victoria Hope, victime d'un employeur, puis victime de la justice

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