Gare d’Austerlitz : une cité-jardin plutôt qu’une barre

Destinataire(s) : Mairie de Paris
Gare d’Austerlitz : une cité-jardin plutôt qu’une barre

Le projet imposé par la mairie de Paris sur le site de la Gare d’Austerlitz prévoit la construction d’un grand ensemble de 100 000 m² de planchers dédié à 90% à des bureaux et commerces en plein cœur de Paris.

Nous faisons la démonstration qu’une surface similaire peut être atteinte de façon bien plus apaisée en reprenant l’ingéniosité de l’urbanisme parisien.


Non à une barre gare d’Austerlitz

Projet d'aménagement Gare d’Austerlitz, Kaufman & Broad

Cette barre de béton ferait 300 m de long sur 37 m de haut (soit près de 2 fois la hauteur des immeubles environnants !) à la place d’anciennes dépendances ferroviaires fraîchement rasées.

Quasiment dénuée de végétation et dans un style inspiré des grands ensembles des années 70, sa construction défigurerait ce quartier historique reconnu pour sa gare, l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et le Jardin des Plantes.

Avec seulement quelques plantations dans des bacs, cela constituerait également un îlot de chaleur insoutenable pendant les épisodes de canicule.


Un autre urbanisme est possible

Plan de la cité-jardin Austerlitz, Atelier XAVIER BOHL

L'alternative d'une cité-jardin proposée par l’Atelier XAVIER BOHL se structure par des bâtis entrelacés de jardins, avec la construction de 80 000 m² de planchers pouvant être consacrés à des logements, bureaux et commerces.

La mixité des plantations en pleine terre, des points d’eau, des voiries et des bâtis est indispensable pour lutter contre les îlots de chaleur et permet un retour de la biodiversité.


Une alternative plus modeste de 23 000 m² a également été formulée par Regard Naïf [vidéo ici] dans l’esprit d’un bâti multi-usages bordant un nouveau parc, et une solution intermédiaire est bien évidemment réalisable.

Alternative proposée par Regard Naïf

Nous entendons les besoins financiers de la Ville de Paris, qui compte recevoir 300 millions d’euros de cette opération immobilière, mais faisons aussi le constat que Paris est une ville carencée en espaces verts. Pour répondre à l’urgence bioclimatique, il s’agit de renaturer autant que possible et de relocaliser ses habitants. Construire par pure considération spéculative est devenu irresponsable.


Renouer avec l’urbanisme séculaire

Notre capitale, Paris, est admirée du monde entier en tant que joyau architectural et pour son âme vivante, tout en étant l’une des villes les plus denses au monde. Ses bâtisseurs successifs ont réussi l’exploit d’en faire un cadre de vie exceptionnel, alternant d’un coin de rue à un autre boulevards, monuments, constructions modestes et sobres ou majestueuses, allées, cours, villages et espaces verts.

Sa beauté et sa qualité de vie sont pourtant mises à mal depuis les années 1960-1970 par des destructions organisées cherchant à imposer un urbanisme de rupture et sans saveur, standardisé, le même qui prospère partout dans le monde et qui recourt au tout béton en détruisant des lieux de vie pourtant durables.

D’autres exemples qu’Austerlitz sont hélas nombreux, comme ce qui a été fait pour la Place des Fêtes, la Place d’Italie, la Gare Montparnasse ou la Samaritaine, côté Rivoli qui ont été définitivement défigurées.

Transformation de la Place des Fêtes avant 1960 / après 1970


Ce projet que les décideurs cherchent à nous imposer est l’exemple même de ce qu’il ne faut plus faire. Il est aussi une opportunité à saisir par les citoyens pour enclencher la nécessaire bifurcation vers une architecture plus respectueuse.

Ce qui est durable, c'est ce qui caractérise un lieu. Il convient de retrouver le charme et la valeur qui font de Paris une ville à nulle autre pareille en renouant avec son urbanisme raisonné et son architecture séculaire.


Nous appelons donc la mairie de Paris à revoir complètement son projet et à renouer avec l’urbanisme et l’architecture qui font l’admiration de notre belle capitale dans le monde entier.



Roland Larivière, citoyen, Regard Naïf

Xavier Bohl, architecte, Atelier XAVIER BOHL

Nadia Evrard & Noé Morin, co-fondateurs, La Table Ronde de L’Architecture

Auteur : Regard Naïf

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