Ce qui se passe en Inde doit nous réveiller. Maintenant.
Plus d'un milliard d'êtres humains — un milliard — piégés dans un système d'identification biométrique qui conditionne leur accès à la nourriture, aux soins de santé, aux retraites. Un système vendu comme « moderne », « sécurisé », « efficace ». Un système qui tue.
Des dizaines de personnes sont mortes de faim. Pas dans une guerre. Pas dans une catastrophe naturelle. Elles sont mortes parce qu'un scanner n'a pas reconnu leurs empreintes digitales. Parce qu'un algorithme a dit « non ». Parce que leurs identités numériques ont été piratées, clonées, vendues sur WhatsApp pour quelques dollars.
Laissez-nous vous raconter l'histoire de Santoshi Kumari. Cette fillette de 11 ans est morte en 2017 après huit jours sans manger. Sa famille avait droit à des rations alimentaires. Mais leur carte avait été annulée. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas liée à leur numéro Aadhaar — le système d'identification biométrique indien. Pendant ses vacances scolaires, sans les repas gratuits de l'école, Santoshi a supplié pour du riz. Elle n'en a jamais eu. Elle est morte en criant « riz, riz ».
Ce n'est pas un cas isolé. Au moins 19 décès ont été directement liés aux défaillances du système Aadhaar entre 2015 et 2019, selon des enquêtes documentées. Des personnes âgées se sont vu refuser leurs pensions parce que leurs empreintes digitales avaient disparu avec l'âge et le travail manuel. Des malades ont été renvoyés des hôpitaux. Des familles entières ont perdu l'accès à la nourriture subventionnée parce qu'un scanner était en panne ou parce que le réseau Internet était défaillant.
Le système « infaillible » qui tue
Le système Aadhaar devait éliminer la corruption, améliorer l'efficacité, protéger les plus pauvres. Il a fait exactement l'inverse.
Des criminels ont vendu l'accès à la base de données entière pour 500 roupies — soit 7 dollars — sur des groupes WhatsApp. Des millions de faux comptes ont détourné les fonds destinés aux plus vulnérables. Les données biométriques de 1,1 milliard de personnes ont été exposées dans ce que le Forum économique mondial a qualifié de plus grande violation de données au monde. Des noms, adresses, numéros de passeport, empreintes digitales — tout, en vente sur le dark web.
Et quand les gens se font pirater ? Quand leur identité est volée ? Ils n'ont aucun recours. Aucune compensation. Aucune solution de rechange. Ils disparaissent tout simplement du système. Ils deviennent des fantômes dans leur propre pays.
Pire encore : le gouvernement indien nie les problèmes, traite les journalistes de menteurs, poursuit ceux qui révèlent les failles de sécurité. Pendant ce temps, les corps s'accumulent.
Pourquoi cela nous concerne tous
Vous pensez que c'est loin ? Que cela n'arrivera pas ici ? Détrompez-vous.
Partout dans le monde, les gouvernements regardent l'Inde et se disent : « Voilà ce que nous voulons. » Des systèmes d'identification numérique. Des bases de données biométriques centralisées. Un seul numéro pour tout contrôler : votre santé, votre argent, vos déplacements, votre droit de manger.
L'identification numérique obligatoire n'est pas du progrès. C'est un point de défaillance unique géant. Un bogue, une panne, un pirate informatique — et vous perdez tout. Votre accès à la vie elle-même.
C'est aussi une porte ouverte à la surveillance de masse, au contrôle social, à la discrimination automatisée. Quand tout dépend d'un identifiant numérique, ceux qui contrôlent ce système contrôlent votre existence.
Les personnes âgées, les travailleurs manuels, les personnes handicapées, les plus pauvres — ce sont toujours eux qui paient le prix fort. Leurs empreintes digitales s'effacent. Les scanners ne fonctionnent pas. Ils n'ont pas accès à Internet. Ils ne comprennent pas la bureaucratie numérique. Et ils meurent.
Nous exigeons des garanties constitutionnelles
Il est temps de traiter ce problème à la racine. Il est temps d'être des adultes politiques qui protègent les droits fondamentaux dans la constitution, avant que nos gouvernements ne nous imposent ces systèmes dystopiques.
Nous exigeons que nos constitutions et nos lois fondamentales incluent les protections suivantes :
- Interdiction de l'identification numérique obligatoire : Aucun système d'identification biométrique ou numérique ne peut être rendu obligatoire pour accéder aux droits fondamentaux (alimentation, santé, éducation, logement, protection sociale).
- Droit inconditionnel aux services essentiels : L'accès à la nourriture, aux soins de santé, aux prestations sociales et aux services publics ne peut jamais dépendre de la possession d'une technologie, d'un appareil numérique ou d'une connexion Internet.
- Pluralité obligatoire des moyens d'identification : Les citoyens doivent toujours avoir le choix entre plusieurs formes d'identification valides, incluant des options non-numériques et non-biométriques.
- Protection contre les points de défaillance uniques : Il est interdit de centraliser l'ensemble des services vitaux autour d'un seul identifiant, d'une seule base de données ou d'un seul système.
- Responsabilité et réparation garanties : En cas de défaillance d'un système d'identification entraînant la privation de droits ou de services, l'État doit fournir une assistance immédiate et une compensation juste.
- Principe de sauvegarde hors ligne : Pour tout service essentiel, une procédure alternative fonctionnelle sans technologie numérique doit être maintenue en permanence.
- Interdiction de la discrimination technologique : Nul ne peut être pénalisé, exclu ou privé de ses droits en raison de son incapacité à utiliser une technologie, pour quelque raison que ce soit (âge, handicap, pauvreté, illettrisme numérique).
C'est maintenant ou jamais
L'Inde nous montre ce qui arrive quand on laisse la technologie dicter qui a le droit de survivre. C'est un avertissement que nous devons écouter.
Nous avons encore le temps d'agir. Nous avons encore le pouvoir d'écrire dans nos constitutions des protections qui empêcheront nos gouvernements de nous faire la même chose. Mais ce temps est compté.
Les lobbies technologiques poussent fort. Les gouvernements sont séduits par les promesses de contrôle et d'efficacité. Les citoyens, eux, sont endormis par le discours du « progrès inévitable ».
Réveillez-vous. Résistez. Protégez vos droits MAINTENANT.
Ne laissez pas votre droit de manger, de vous soigner, d'exister, dépendre d'un serveur, d'une entreprise technologique, ou d'un algorithme qui vous dira si vous êtes assez « authentique » pour mériter de vivre.
Signez cette pétition. Partagez-la. Exigez de vos représentants qu'ils inscrivent ces protections dans la loi fondamentale.
L'histoire de Santoshi Kumari ne doit jamais se répéter. Ni en Inde. Ni ailleurs. Ni chez nous.
Nous refusons la dystopie numérique. Nous choisissons la dignité humaine.
Ensemble, prenons nos problèmes à la racine. Ensemble, devenons des adultes politiques. Ensemble, protégeons l'avenir.
Sources documentées : Les faits présentés dans cette pétition sont issus de rapports de NPR, Scroll.in, Human Rights Watch, Amnesty International, du Forum économique mondial, et d'enquêtes menées par des économistes et militants des droits humains en Inde, notamment Jean Drèze et la Right to Food Campaign.
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