Le rôle de parent de jeunes hockeyeurs rime avec très peu de temps libre.

Ce sport aimé profondément par les Québécois occupe une grande partie des soirées et fin de semaine.

Les parents de jeunes hockeyeurs voient leur hiver monopolisé par des moments dans les arénas, en tournoi ainsi qu'en déplacement.

Les parents qui ont plus d’un enfant dans ce sport, voient leur qualité de vie diminuer à vue d’œil.

Plusieurs parents avouent même ne pas effleurer la possibilité d’inscrire leur enfant dans ce merveilleux sport, de peur de voir leur qualité de vie diminuer.

L’investissement en temps et en argent découragent plusieurs parents. D’autres le font, en acceptant l'engagement nécessaire du sport un peu à contrecœur.

J’aimerais, en tant que parent, que nous ayons le choix d’inscrire notre enfant dans un volet compétitif ou récréatif. Ceux qui ont envie de pratiquer le sport 5-6 fois semaines pourraient s’inscrire à une pratique plus rigoureuse du sport, mais les autres pourraient le pratiquer de manière plus équilibrée.

Nous vivons dans une société de performance où l’enfant est appelé à se dépasser et à se comparer dès un très jeune âge. À 6 ans, mon enfant a dû faire des camps d’évaluation pour ensuite se faire classer dans une catégorie associée à son niveau de jeu. L’enfant est donc confronté à se faire comparer et étiqueter « A », « B » « C ».

L’enfant a-t-il vraiment besoin de savoir qu’il sera évalué et subir la pression de « performer ». Peut-on garder l’esprit de développement du joueur tout en misant sur le plaisir?

J’aimerais que le sport puisse briller de manière plus harmonieuse au sein des familles. Les enfants en bas âge pourraient amplement être satisfait d’une pratique et d’une partie par semaine, tout en développant sainement leurs habiletés. Je ne crois pas non plus en la spécialisation en bas âge. La diversification d’activités sportives contribue grandement au développement moteur global de l’enfant. Par contre, l'horaire du hockey ne permet pas beaucoup le développement de d'autres habiletés.

Il ne faut pas négliger les impacts psychologiques. Stress & anxiété, pression, Sur-implication parentale, épuisement psychologique et abandons du sport.

Il est aussi primordial d'aborder la notion de jeu libre. Le jeu libre dans l'enfance stimule la créativité et la capacité d'adaptation. Le plaisir doit prédominer dans le sport afin de favoriser et de maintenir la motivation intrinsèque.

Je parle de hockey, mais je pourrais parler de gymnastique, de natation, de danse, et d'autres disciplines qui peuvent aussi frôler l’excès.

Nous sommes plusieurs parents à vivre cette frustration dans le silence ou entre nous, pourquoi ne pas tenter de faire changer les choses?

J’encourage fortement les associations sportives à revoir leur plan de développement du joueur en misant sur le plaisir et l’équilibre du joueur. 

Informations clés à retenir

1- Le sport est censé être une source de divertissement et de plaisir. Le plaisir doit prédominer dans le sport afin de favoriser et de maintenir la motivation intrinsèque.

2- Les jeunes souffrent de plus en plus d'anxiété et un horaire de sport si chargé nuit à l'équilibre de vie.

3- La diversification sportive est recommandée pour les jeunes en bas âge afin de promouvoir un développement moteur global optimal.

4- L'importance de l’épanouissement et de la santé de l’enfant (amusement des enfants, compétitions adaptées, pas de pression, …)

5- Favoriser l’optimalisation des conditions d’entraînement et des pratique locales. Il est important d'avoir une approche globale qui tient compte de tous les niveaux de pratique.

Les solutions

1- Offrir la possibilité de s'inscrire dans un volet compétitif ou récréatif

2- Miser sur le plaisir dans le programme de développement et formation du joueur

3- Offrir une fréquence de pratiques/parties plus saine

4- Consulter les parents afin de déterminer le nombre et la fréquence des tournois durant la saison