Pour une médecine et des soins de qualité pour tous.

Destinataire(s) : Tous
Pour une médecine et des soins de qualité pour tous.

Coup de gueule encore sur le même registre de la santé et du soin. J'en ai assez d'entendre toujours les mêmes réponses lorsque je me plains de l'absence de médecins disponibles. En vrac: "moi, j'ai mon médecin, il n'a pas encore pris sa retraite", " ben, y'a des centres médicaux", "maintenant, y'a même des cabines de consultation dans certaines pharmacies, c'est bien, ça fait gagner du temps", "ben, c'est plus comme avant ". Réponse à tous: "TU PERDS RIEN POUR ATTENDRE!". Ce qui fait le sens d'une pratique, ce qui ne regarde pas tant du côté des moyens que du côté du sens, peut-il avoir un "avant" avec lequel il rompt? Cela signifie qu'il ne faut pas recruter à tout va, une formation au rabais, avec des spécialisations médicales sous forme de DU en un an, après un passage par la médecine de ville. Ce n'est pas, avant tout, une question de nombre. C'est, avant tout, une question de sens. Cela signifie qu'il faut, au nom de cet incompris, arrêter de bloquer les meilleurs -ie les vrais, ceux qui le sont coeur et âme déjà avant de "faire carrière"-pour leur interdire finalement la voie qu'ils ont choisie, pour laquelle ils se sont préparés, ceux qui se sont donnés à fond dans leurs études, qui s'y sont illustrés, qui savent surtout pourquoi ils ont "choisi médecine", ce que ça signifie, et qui n'oublieront jamais pourquoi ils sont médecins. Cela signifie aussi qu'une médecine du moyen-âge , faite de privilèges, de clientélisme à tous les niveaux, ce n'est assurément pas pour nos temps. Cela signifie que ce que l'on sait faire pour les athlètes des JO, faut le faire pour tous, athlètes ou pas, jusqu'à ceux qu'on peine vraiment à déplacer, qui ne le peuvent plus, et qu'il y a urgence. Je le répète souvent: la vulnérabilité, ce n'est pas quelque chose qui épargne, la vulnérabilité, c'est ce qui fait l'humain, tout humain, la fêlure prête à casser, la brèche au plus profond, ce qui est au coeur même de l'être, ce qui fait que, demain, en une minute, en moins qu'une minute, tout peut-être perdu. Quand je dis ces évidences, je ne supporte plus d'entendre, surtout de la part de ceux qui font profession de santé et de soins: "mais ça, c'était avant, c'est fini, ça !", toujours avec ce même air qui ne se cache pas d'être moqueur, qui semble dire "elle n'y est pas celle-là, faut vivre avec son temps...". Qu'est-ce que ça veut dire "faut vivre avec son temps"? Sans doute à la hauteur de ce qu'on peut pour son temps. Alors oui, ce n'est pas qu'un coup de gueule, c'est un cri, c'est le mien et il se répète. Pour moi, je m'en moque éperdument de ne plus avoir de médecin. Quand ça ne va pas, je ne fais pas souvent l'effort de me diriger vers un centre médical ouvert 7j/7, façon centre commercial de santé. Ai-je d'ailleurs vraiment envie, effectivement, de vieillir dans une telle société qui ne sait pas ses priorités? Un médecin de ville -n'est-ce vraiment que désuet de dire "médecin de famille"?- c'est quelqu'un qui fait le suivi, qui a l'amplitude de regard nécessaire pour pouvoir l'assurer, accessoirement qui peut se trouver un remplaçant quand il part en congé ou pour des raisons diverses. Et non, ce n'était pas avant, pas plus d'ailleurs que ce n'était mieux AVANT, car de médecine de ville, il ne peut y avoir que celle-là. Ce n'est pas un SAV, la médecine! Nous ne sommes pas de l'électroménager! Alors, c'est sûr, c'est la débâcle, une politique qui n'a pas tenu compte, depuis des décennies, du fait que, pour tous, athlètes ou pas, star du showbiz ou du terrain de foot ou pas, citoyen au quotidien ou pas citoyen mais tout simplement humain, "la conservation de la santé est, sans doute, le premier des biens et le fondement de tous les biens en cette vie" ne pouvait que nous amener, irrémédiablement, au point où nous en sommes. Il ne s'agit pas de "revenir en arrière" -certainement pas, d'ailleurs , dans le paternalisme d'un médecin qui croit que son savoir suffit à savoir pour l'autre -il s'agit de penser les priorités, il s'agit de faire, pour tous, ce que l'on sait faire pour les JO, et de façon générale pour tous ceux qui se "starifient". Oui, c'est bien une "starification des soins" -et par-delà, de la vie- que l'on vit. "Starifier" la santé et les soins, c'est sacrifier l'humain, qui est d'abord le commun des mortels quand on n'oublie pas qu'on est si peu de chose. C'est sacrifier aussi le médecin, celui qui n'est pas de plateau TV, juste là pour faire le beau (mais les goûts et les couleurs...)Voilà pour l'urgence pour tous. Mon coup de gueule est aussi un cri pour ma maman mais continuer à se boucher les oreilles ou, plutôt, à n'avoir pas besoin de le faire, ce reste une possibilité, un choix de vie, sans doute de non-vie.

Auteur : Christelle Vergnal

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