Pour une meilleure acceptation de l'habitat léger sur la Commune de Floreffe

Destinataire(s) : Citoyens de la Commune de Floreffe
Pour une meilleure acceptation de l'habitat léger sur la Commune de Floreffe

L'impulsion de cette pétition est un projet personnel d'habitat léger mis à mal par les prescriptions urbanistiques d'un terrain sur la Commune de Floreffe. Cependant, mon souhait est que cette démarche puisse poser un précédent et servir à toutes les personnes qui:

  • ont un projet similaire et font face aux tourments de l'urbanisme ET/OU dont la situation financière ne laisse guère d'autre choix;
  • ont des proches (enfants, etc.) avec un projet similaire, qui font face aux tourments de l'urbanisme ET/OU dont la situation financière ne laisse guère d'autre choix;
  • ont la conviction que la manière d'habiter en Wallonie doit être revue afin de limiter la consommation des ressources et de lutter contre l'artificialisation/l'imperméabilisation des sols;
  • ont la conviction qu'on ne sauvera pas l'avenir de l'Humain sur cette planère si on ne réduit pas collectivement notre manière de consommer et d'habiter ... Et que les dirigeants ont besoin d'un coup de pouce pour le comprendre;
  • ont déjà leur maison, mais ne seraient pas contre un(e) voisin(e) avec une yourte ou autre tiny house;
  • se rendent compte qu'un habitat léger ne veut pas dire "irrespect des règles d'hygiène": actuellement, un habitat léger peut être passif et raccordé à tous les impétrants.


Contexte

Je suis Sarah, j'ai 30 ans, je possède un terrain constructible à Soye (Floreffe). Je travaille dans un Parc naturel comme chargée de projet, et je suis également guide nature indépendante. Peut-être avez-vous d'ailleurs déjà participé à une de mes balades nature animées sur la commune?

Depuis 2 ans, je mets tout en oeuvre pour faire de mon terrain une zone d'accueil pour la biodiversité: avec l'aide de proches, j'ai planté 170 pieds de haies indigènes mixtes, 6 arbres fruitiers, creusé une mare, construit une spirale aromatique, préparé une zone potager, posé des abris à insectes, oiseaux, batraciens et hérissons. Le terrain n'est jamais tondu, mais uniquement fauché 1 fois/an, afin de laisser toutes leurs chances aux fleurs et insectes. Je compte faire de ce terrain un jardin didactique et un point de départ pour de futures balades nature animées.


Le projet de yurtagone

En janvier 2023, j'ai demandé à la Commune de Floreffe un avis préalable pour la construction d'une yurtagone sur mon terrain, avec l'entreprise BeYurt.

Exemple:


Une yurtagone est une vraie petite maison confortable et moderne. Elle :

  • possède une surface de 60m2 au sol, avec mezzanine
  • répond aux normes PEB actuelles, si on lui procure l'isolation nécessaire (ce que je comptais faire)
  • est raccordée à tous les impétrants (électricité, eau, gaz, ...)
  • est principalement en matériaux écologiques et locaux (zéro béton, sapin de Douglas belge, laine de chanvre, coton, toile acrylique imperméable)
  • n'a pas de fondation, est réversible, démontable, n'impacte ni n'imperméabilise le sol
  • elle se monte sur le terrain en 1 petite semaine et évite au voisinage les inconvénients des longs travaux bruyants et salissants
  • est lumineuse, avec portes et fenêtres comme n'importe quelle maison
  • peut avoir des panneaux solaires (ce que je comptais faire)
  • peut avoir une cuve à eau de pluie et des toilettes sèches (ce que je comptais faire)



Refus de la commune de Floreffe

En février 2023, le Collège communal m'a fait part de son refus:

"Le bien se situe dans le périmètre d’un permis d’urbanisation délivré par le Collège communal en date du 21 janvier 2020. Ce permis de lotir constitue un acte du Collège visant à fixer la manière dont il souhaite l’urbanisation d’une propriété en y fixant des règles à appliquer pour obtenir un aménagement cohérent. Votre projet ne s’inscrit pas dans cette vision. On peut déduire des prescriptions urbanistiques que l’objectif de l’urbanisation du terrain est d’y permettre la construction de 7 habitations unifamiliales dont le parti architectural doit exprimer le caractère sobre et homogène des bâtiments régionaux. Il y est clairement précisé que l’aspect des constructions et notamment le volume, les formes, les couleurs et les matériaux de chacune des façades et des toitures ainsi que les rapports entre ceux-ci, doit être conçu de telle façon que la construction s’intègre parfaitement dans le cadre environnant et réponde aux règles générales d’esthétiques.

 Votre projet relève d’une construction non conventionnelle qui ne répond pas aux objectifs urbanistiques définis. Il n’existe pas de mécanisme juridique permettant de déroger aux objectifs d’un permis d’urbanisation."


Mon projet de vie tombe donc à l'eau.

J'avais pourtant prévu de parer à plusieurs de ces problèmes, dont j'étais consciente (oui, oui, j'ai bien lu toutes les prescriptions urbanistiques et la Charte de l'habitat léger avant de me lancer dans ce projet :p):

  • Proposition de chauler le bardage bois, afin que les couleurs blanc-gris prescrites soient respectées au mieux;
  • Etude de faisabilité quant à la pose d'ardoises foncées sur la toiture;
  • La forme et la volumétrie de la yourte détonne des maisons environnantes ... Oui, mais ... Les maisons du voisinage diffèrent fortement les unes des autres, et la rue est loin d'être un exemple en termes d'"harmonie paysagère". Les maisons présentent des briques aux nombreuses variations de couleurs et nuances, parfois même des pierres du pays ou du crépis ocre, voire quelques éléments en bardage bois en façade. Plusieurs maisons ont également une volumétrie de plain-pied;
  • Proposition d'entourer la yurtagone de nouvelles haies pour la rendre plus discrète.



Perspectives et réalités environnementales & économiques

Faire construire une maison en ossature bois, même petite tout respectant les prescriptions urbanistiques, reviendrait à un coût 2 à 3 fois plus élevé qu'une yurtagone. Peu de personnes seules peuvent se le permettre, même en travaillant et épargnant dans la mesure du possible. Si vous êtes ou avez des proches de mon âge (30 ans), vous devez savoir à quel point notre champs des possibles se réduit d'année en année. Et nous ne sommes évidemment pas les seuls dans cette situation ...


Il me semble inévitable que ce type d'habitat léger finira par être largement autorisé et reconnu (que ça soit par nécessité écologique et/ou économique), et que ce n'est qu'une question d'années avant que cela ne soit le cas. En attendant, c'est la vie de nombreux jeunes adultes de mon âge qui s'écoule, sans perspective de chez-soi et dans l'angoisse d'un futur de plus en plus incertain.

Voici extraits du document "A blueprint to deliver a healthy, affordable and sustainable environment for all" rédigé par l'European Environmental Bureau, qui vont bel et bien dans ce sens. De plus, ayant des contacts fréquents avec la Fédération des Parcs naturels de Wallonie via mon travail, je suis au courant du Plan de Gestion des Risques d'Inondation pour la Wallonie (2022-2027): je sais qu'il va probablement devenir de plus en plus compliqué d'obtenir des permis de bâtir à la campagne à cause des problèmes dus à l'imperméabilisation des terres, et que la Wallonie se rend compte de l'urgence de repenser complètement sa manière d'habiter. Une yurtagone répond à cette problématique, tout en respectant les normes d'hygiènes, de PEB et de raccord aux impétrants ...


Extraits:

  • Blueprint du European Environmental Bureau (traductions, p. 11 et 14)

"[...] malgré la diminution de la consommation d'énergie de chauffage et d'éclairage par mètre carré, les émissions globales de CO2 par logement ont continué à augmenter en raison de l'augmentation de la surface au sol par habitant et de la possession accrue d'appareils et d'équipements [...]. Les causes de la demande d'énergie, et par conséquent des émissions de GES, telles que l'augmentation du nombre de mètres carrés par habitant et la possession accrue d'appareils, ne sont abordées par aucun des instruments politiques européens existants. Pour s'attaquer aux causes de la demande d'énergie, il faut inclure des mesures de viabilité/durabilité/sobriété dans les instruments politiques de l'UE. La viabilité/durabilité/sobriété est définie comme les mesures visant à réduire la demande de matériaux et d'énergie tout en assurant un niveau de vie décent pour tous dans les limites de la planète. [...] Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de l'exigence de la directive PEB relative aux nouveaux bâtiments basse énergie. Cependant, les architectes, les concepteurs et les promoteurs encouragent les maisons plus grandes, ce qui annule les améliorations de la performance énergétique [...] En l'absence d'exigences dans les instruments de l'UE sur la taille des logements et des appareils, les solutions mises sur le marché européen continueront à enfermer les citoyens dans une demande énergétique élevée qui n'est pas nécessairement nécessaire à leurs besoins de base, et à augmenter les émissions de GES."


  • PGRI Wallonie 2022-2027

"Tous acteurs des PGRI ... Tous concernés!

Que nous habitions en bordure d’un cours d’eau ou au milieu des champs, que nous nous trouvions en tête de bassin ou que nous soyons inondés chaque année, ou encore que nous ne risquions une inondation qu’une seule fois en 50 ans, nous sommes tous concernés par les inondations. Si cela semble évident pour ceux qui se trouvent régulièrement les pieds dans l’eau, cela l’est moins quand on habite en aléa très faible ou plus en amont. Or les crues ne s’arrêtent pas à la frontière d’une commune et nos actions ont nécessairement un impact sur l’aval. La solidarité est donc essentielle. De plus, le changement climatique impacte la fréquence et l’intensité des inondations et pourra modifier nos prévisions actuelles du risque."

Dans la Déclaration environnementale du PGRI de juillet 2022, nous retrouvons comme propositions de mesures concrètes la plantation de haies et d'arbres, le "stop béton" et la lutte contre l'imperméabilisation des sols pour toute la Région Wallonne. Pour rappel, j'ai déjà planté 170 pieds de haies indigènes, ainsi que 6 arbres fruitiers sur le terrain.


Si les nombreux points et arguments soulevés plus haut vous parlent, n'hésitez pas à m'aider ainsi que toutes les personnes se retrouvant dans une situation similaire, en signant cette pétition.

1000 MERCIS!


Sources:


Auteur : Sarah Guillaume

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