Que les films d'animation soit considérer comme un genre cinématographique, et non plus pour les enfants!

Destinataire(s) : Cinéphile, Animateurs
Que les films d'animation soit considérer comme un genre cinématographique, et non plus pour les enfants!

Pourquoi les films d’animation sont toujours considérés comme des films pour enfants ?


Lucie Merijeau –  Les films d’animation sont encore considérés comme des films pour enfants, parce qu’il existe effectivement une production pour le public jeune, mais en réalité les lignes ont pas mal bougé ces dernières années, à part pour quelques irréductibles, garants d’une certaine culture légitime ou qui sont seulement des spectateurs non-intéressés par l’objet.


Le public des films d’animation s’est-il diversifié ces dernières années, à tel point qu’ils sont désormais autant des films pour adultes que pour enfants ? 


Les années 1980 et 90 ont opéré une transformation de la production et de la réception de l’animation. Tout un discours sur la qualité des cartoons de l’époque classique (1940/1950) s’est mis en place : en France, Patrick Brion dans son émission ciné-club a montré de nombreux films de Tex Avery ; le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Robert Zemeckis) a redonné ses lettres de noblesse au genre du cartoon ; et des chaînes spécialisées dans l’animation ont même vu le jour (Cartoon Network).

L’animation a aussi joué un rôle essentiel dans l’émergence de la chaîne MTV et d’une certaine contre-culture : d’abord les logos animés, puis des clips contenant de plus en plus de séquences animées, enfin la création de série animées avec Beavis and Butt-Head en 1993, puis d’une série féministe qui a fait date, Daria, dès 1997.

Les séries télé animées ont d’ailleurs été, et sont encore, les porte-paroles d’une critique sociale (Les Simpson, South Park). Les pratiques évoluent aussi avec la diffusion massive de séries animées dans les émissions jeunesse, avec l’arrivée de l’animation japonaise sur le marché occidental à la même époque, de longs métrages en stop motion (L’Etrange Noël de Monsieur Jack, les films Aardman).

Les films d’animation Disney connaissent un second âge d’or et rencontrent de nouveau le succès critique et populaire, et puis à partir de 1995 l’apparition des films en images de synthèse, qui dynamitent les codes esthétiques et narratifs et rencontrent tout de suite le succès.

L’esthétique postmoderne, qui a fait sa grande apparition dans Aladdin pour l’animation, participe de ce mouvement amenant l’animation vers tous les publics, en citant allègrement des éléments de la culture populaire que l’on prend plaisir à reconnaître : cela mobilise éventuellement le savoir cinéphilique des spectateurs (ce qui n’est pas excluant pour autant : ceux qui ne comprennent pas la référence ne loupent rien de l’histoire), et c’est une manière de toucher les adultes et plus seulement les enfants. Je ne parle pas des jeux vidéo, qui ont permis de nombreuses passerelles avec l’animation et participé à l’omniprésence de « l’image animée ».


Est-ce le résultat d’une stratégie des studios d’animation (comme Pixar), pour toucher un public plus large ? 


L’animation est devenue omniprésente, et les enfants des années 1970 et 1980 qui ont grandi avec elle, et qui sont adultes aujourd’hui, continuent de la fréquenter comme n’importe quel autre objet culturel. Il s’agit donc plutôt d’un double mouvement. Il y a eu l’envie de faire d’autres films après le passage à vide du studio Disney (Taram et le chaudron magique), d’innover dans le champ de l’animation.

Pixar a su créer des personnages audacieux auxquels on a pu s’identifier malgré leur complexité apparente, comme en choisissant un vieux monsieur comme héros pour son film Là-Haut, qui plus est en lui attribuant un design stylisé (sa tête est un carré, flanqué d’un nez tout rond et d’un triangle pour la bouche) : un pari risqué, mais gagnant, puisque le film a été un franc succès. Les scénarios des films Pixar sont complexes, ils développent des thèmes plus « adultes » en effet, qu’on peut associer au cinéma indépendant (dont Vice Versa : que se passe-t-il dans nos têtes ? Voilà un pitch de film de Michel Gondry).

Les histoires ont plusieurs niveaux de lecture et ont permis des interprétations très variées des films, s’adressant autant à des adultes qu’à des enfants. Wall-E  est par exemple un film de propagande écolo pour certains, une histoire d’amour romantique pour d’autres, ou celle d’un personnage qui grandit et évolue dans un monde qui lui est étranger. Cet aspect-là est caractéristique des films Pixar.

En France, il existe une production de films d’animation « pour adultes », comme Persépolis, Les Triplettes de Belleville ou Valse avec Bachir. Ces films traitent de sujets moins accessibles pour les enfants, font primer le graphisme sur les gags (et sont à la croisée de l’animation, la BD, le documentaire), là où les films Pixar ou Dreamworks sont aussi comiques qu’émouvants et proposent des personnages auxquels on peut plus facilement s’identifier.

Ensuite, les films Pixar (mais c’est là encore valable pour Dreamworks ou Sony) jouent avec la persona d’acteurs et d’actrices cultes, dont le dernier exemple en date est Amy Poehler, une icône de la télévision américaine (SNLParks and Rec) qui a co-écrit Vice Versa et qu’on adore retrouver dans le personnage de Joy (qu’elle double dans la version originale).

Le studio cherche aussi la connivence avec les spectateurs en créant sa propre mythologie qui se déploie au fil des films, et qui est le mieux représentée par les easter eggs, ces clins d’œil aux mondes et aux personnages Pixar que l’on s’amuse à chercher dans chaque nouveau trailer du studio.

On peut encore parler de l’usage des films en s’intéressant à la manière dont la critique cinéphile classique a adoubé les films Pixar dès leurs débuts, grâce à leurs prouesses formelles qui les assimilaient à des films d’Alfred Hitchock par exemple, ou à leur contenu qui ont vu les héros de Toy Story être comparés à des personnages fordiens ou hawksiens. Pour ces critiques, c’est en partie la très grande cohérence stylistique qui a permis de dérouler des pages entières d’analyse formaliste sur les films, construisant un véritable mythe auteuriste.

Ce statut culturel élevé, cet aspect « fun » du studio et les multiples couches de lecture ont travaillé de concert et aujourd’hui, les films d’animation sont en effet devenus des films « comme les autres ».


Aurait-on tort de considérer que cela participe à une « infantilisation de la société » ? 

Disons qu’en faisant cela, on méprise les spectateurs qui vont voir ces films et qui les érigent en fanions. On devrait plutôt se féliciter de cette nouvelle forme de cinéphilie, de la capacité à aller d’un type de cinéma à l’autre (aimer un Pixar et le dernier Godard, c’est possible, et c’est tant mieux !), et se demander pourquoi ces films captivent autant de spectateurs, adultes ou enfants. C’est une conception récurrente que la mauvaise qualité des films de l’industrie, ou des films d’animation qui manipuleraient nos chères têtes blondes. Rien de nouveau sous ce soleil là…

Le sociologue de la culture Emmanuel Ethis avait écrit un très beau texte il y a quelques mois, à ce sujet : « Patrick Cohen et La Reine des Neiges, ou la condescendance au bord de l’âme matinale ». Il n’y a aucun mal, petit ou grand, à se laisser toucher par des films d’animation, qui sont avant tout des récits complexes qui nous parlent et nous émeuvent, et nous aident à appréhender le monde.

Mais les choses bougent, assez tardivement il est vrai en France puisque dans les pays anglo-saxons par exemple, cela fait des années que l’on considère l’animation, sous toutes ses formes (cinéma, audiovisuelle), comme un objet d’intérêt au même titre que toutes les autres formes de cinéma, et qu’on l’étudie à l’université au même titre que les films du répertoire.


Le fait que c'est film son considérer pour enfant et comme un genre, fait que pleins de film ne sont pas pris en compte juste du au fait que ce sont des films d'animations. par exemple les Oscars ont créer une catégorie uniquement pour les films d'animations car pour eux ce sont des film pour gosse, et donc il ne voulait pas que des films comme cela soit choisis pour meilleur films, ce qui donne l'impression que les films d'animations sont inferieur au reste de l'industrie u cinéma. Voila donc pourquoi je veux que les Films D'animations ne soit plus considéré comme des films pour enfants est comme un genre du cinéma!

Auteur : Luckas Doytle

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