Sauvons les chercheurs sans poste : abrogation de l’article 7 de la LPPR

Destinataire(s) : députés assemblée nationale
Sauvons les chercheurs sans poste : abrogation de l’article 7 de la LPPR

Une réforme pénalisant les jeunes chercheur.e.s

 

Depuis l'entrée en vigueur de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), un de ses articles, largement passé inaperçu, menace les possibilités de recrutement dans la recherche publique après la thèse et donc le futur de la recherche française dans son ensemble.

 

L’article 7 de la LPPR fixe un délai maximal d’obtention des contrats post-doctoraux (dits « post-doc ») et limite leur durée. Ces contrats de recherche, qui permettent aux docteur.e.s de poursuivre leurs travaux de recherche après l’obtention de leur doctorat, sont souvent une des principales portes d’entrée à la carrière de chercheur.e. Ces contrats à durée limitée intègrent les docteur.e.s aux équipes de recherche publique ou financent leurs travaux sur des fonds publics. Or, cet article de la LPPR interdit l’accès à un post-doc au-delà de 3 ans après l’obtention du diplôme de doctorat et limite sa durée maximale à 4 ans.

 

Dans un contexte de diminution du nombre de postes permanents de chercheur.e.s, le temps entre l’obtention du diplôme de thèse et le recrutement dans l’enseignement supérieur a drastiquement augmenté ces dernières années. Désormais, un.e chercheur.se n’accède à un poste stable qu’au terme de plusieurs années de CDD. L’article précité accentue davantage cette précarité en réduisant la durée et les possibilités de financements. Il a ainsi pour effet de fermer les portes à une carrière de chercheur.se à des milliers de docteur.e.s qui, au terme des délais imposés, n’auront d’autre choix que de quitter la carrière académique. Cet article aura ainsi pour directe conséquence la fragilisation de la recherche publique et la précarisation des personnes qui la font vivre.

 

Une réforme discriminant en particulier les femmes

En outre, ce dispositif qui fragilise les jeunes chercheurs affecte plus gravement encore les femmes qui embrassent des carrières scientifiques. Cet article les oblige à choisir entre la maternité ou la recherche. En effet, la LPPR ne prévoit pas la possibilité de prolonger la durée maximale de 3 ans entre le doctorat et l’obtention d’un post-doc du fait d’un congé maternité. Ainsi, une femme qui aurait un enfant après la fin de son doctorat verrait ses possibilités d’accéder à un post-doc drastiquement réduites voire empêchées. D’autre part, en cas d’obtention d’un contrat post-doctoral avant l’échéance des trois années, la loi prévoit une possibilité de prolongation beaucoup trop courte de la durée de ce contrat, négligeant ainsi les conséquences de l’arrivée d’un enfant sur la carrière des femmes chercheuses. En effet, la prolongation est très insuffisante car elle est limitée à la durée légale du congé maternité et seulement s’il a été indemnisé – ce qui n’est pas toujours le cas pour les contractuelles de la recherche. Cette spécificité est pourtant prise en compte par les financements européens. Par exemple, les financements post-doctoraux Marie-Curie prévoient un an supplémentaire de contrat par enfant, tandis que la LPPR, telle qu’elle est actuellement formulée, n’octroie que 16 semaines pour un premier enfant. Quel paradoxe quand on nous a répété que l’égalité femme-homme était la grande cause du quinquennat !

 

Finalement, tandis que l'excellence est le maître mot des réformes de l’université et de la recherche, cette loi réduit la capacité des équipes à recruter les meilleur.e.s candidat.e.s de leur domaine. Loin de répondre aux demandes exprimées lors de la Consultation des acteurs de la recherche en 2019 et des instances représentatives des communautés scientifiques, cet article et l'ensemble de cette loi vont aussi à l'encontre des ambitions affichées en termes de recherche, d'écoute et de concertation. 

 

A quelques jours du deuxième tour des élections législatives, nous demandons donc aux candidates et candidats de se positionner et de s'engager à abroger cet article et à donner les moyens à la recherche publique française de ses ambitions et de son rayonnement international.

 

 

Auteur : Collectif chercheurs.e.s IEP/Université Bordeaux

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