Travail social : pour un véritable projet de société pour toutes et tous, professionnels et personnes accompagnées

Destinataire(s) : Tous citoyens
Travail social : pour un véritable projet de société pour toutes et tous, professionnels et personnes accompagnées

Depuis plusieurs années, le constat est fait d’une dégradation de notre travail d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des personnes, de leur entourage qu’elles soient en situation de handicap, de précarité, d’exclusion (sociale et scolaire) de pathologies mentales, psychiatriques, devenues « incasables », souffrant d’addictions, demandeuses d’asile, etc. En sommes des publics fragilisés à partir de décisions souvent bien éloignées de nos réalités de terrains. 

 

Accepteriez que l’on vous mette une moitié de pansement sur votre plaie ?

On n’a pas les moyens de faire l’autre moitié, pas de personnels, pas le temps, pas les sous, etc. Mais rassurez-vous vous êtes inscrit sur liste d’attente (IME, ITEP, FAM, CMP, CMPP, CHRS, CSAPA, CADA, etc)

 

« Nous » sommes inquiets et en colère, « nous » les « non soignants ». Ce terme nous désigne aujourd’hui parce que plus personne ne sait définir ce que nous sommes, donc nous sommes décrits par ce que l’on n’est pas.

« Nous » par dénomination générique « les travailleurs sociaux » nous sommes des éducateurs, des assistants sociaux, des moniteurs éducateurs, des aides médico-psychologique, des conseillers en économie sociale et familiale, des assistants familiaux, des éducateurs(trice)s techniques, des accompagnateur(trice)s d’élèves en situation de handicap, etc. Des femmes et des hommes qui travaillons à prendre soins des personnes quelques soit leur situation. Nos missions s’exercent en complémentarité d’une multitude de métiers comme des infirmières, des aides-soignantes, des psychologues, des psychomotriciennes, des orthophonistes, des enseignants, des secrétaires, etc.

 

Nous répondons à une commande institutionnelle en lien avec nos domaines d’expertises (social, médico-social) à différentes strates. Pour répondre à des logiques budgétaires, des glissements de compétences mettent à mal les professionnels de terrains, leurs qualités et leurs finalités.

Les orientations politiques, économiques, mais surtout marchandes s’imposent dans nos secteurs de l’humain ; ces orientations atteignent d’ores et déjà leurs limites et les professionnels assistent aux coupes budgétaires qui se succèdent les unes aux autres avec la mise en place de tarifications et dispositifs bien souvent inadaptés au public accueillis et avec peu de réflexion menée avec ceux qui les mettent en œuvre concrètement.  

Aujourd’hui le démantèlement des institutions pèse lourd sur les différents systèmes : santé, scolaire, judiciaire, inclusion, insertion, etc. Petit à petit, démontés pierre par pierre par des dispositifs, plateformes, décentralisation, qui précarisent et détruisent toute forme d’accompagnement global, d’accueil humanisé, bordé et structuré.

Ce délitement amène les personnes à devoir accepter un système totalement éclaté, « la moitié du pansement ». Au fond ça rend fou ! Les arrêts maladies se multiplient, démissions, ruptures, inaptitudes, burn out dans un contexte où les tiraillements entre éthique et exigence institutionnelle s’affrontent.

Les espaces de réflexion, de pluridisciplinarité, d’analyse de notre pratique, de concertation sont considérés comme superflus ou supprimés mais des protocoles unifiés nationalement sont exigés. L’humain n’est pas une marchandise, ces logiques industrielles ne peuvent s’appliquer, et nous ne sommes pas des « commerciaux ».

Car bien que l’accompagnement soit souvent perçu comme un terme fourre-tout, il désigne tant une fonction qu’une posture, renvoyant à une relation, à une démarche, toutes deux vouées à devoir s’adapter à chaque contexte et chaque matrice relationnelle. La singularité de chaque personne accompagnée nous amène à nous ajuster en permanence, à penser, à réajuster notre accompagnement en fonction de l’évolution et du contexte.

Le temps de la cicatrisation d’une plaie est relativement précis mais le temps d’un véritable accompagnement en revanche est relatif à l’évolution de la personne dans sa propre temporalité et à la qualité de la prestation.

Aujourd'hui, à travers nos revendications, nous nous mobilisons en réalité pour l'ensemble de la société, car à travers la lutte contre la misère, la pauvreté et l’exclusion, ce sont bien des sujets centraux de la façon dont nous devons penser le « bien » vivre ensemble.

 

           Nous nous sommes rendus visibles les 7 décembre 2021, 11 janvier 2022, 1er février 2022 pour alerter, informer sur l’état du secteur et les risques pour la cohésion sociale de notre pays. Les réponses de notre gouvernement, de nos financeurs et de nos associations gestionnaires sont centrées essentiellement sur l’attractivité de nos métiers en ne considérant que la revalorisation partielle de nos salaires, sans équité, la remise en cause de nos diplômes et de nos conventions collectives.

 

           Ainsi, face à ces attaques qui ne nous permettent plus d’accompagner dignement les personnes qui en ont besoin, nous exigeons d’être entendu par nos autorités.

Nous demandons qu’un projet de société soit repensé autour de la solidarité, de l’accompagnement de toutes les personnes en situation d’exclusion en respectant leurs droits. Nous demandons d’être traité avec dignité et respect.

Nous demandons des moyens humains et matériels digne, à la hauteur des besoins.

Nous demandons le respect de nos corps de métiers et des missions qui en découlent.

Nous demandons l’application du SEGUR pour tous et toutes de façon équitable.

Nous demandons une rémunération digne pour le public et privé, pour toutes les professions.

Nous demandons le maintien de tous nos acquis conventionnels qui reconnaissent nos conditions de travail et nos besoins (repos, maladie, etc.) ainsi que l’extension de ces acquis pour toute la profession.

Nous demandons l’arrêt de la marchandisation de notre secteur et de la recherche de rentabilité.

Nous demandons que la relation, le lien, le respect de l’humanité de chaque personne accompagnée redevienne le cœur de toute action sociale et médico-sociale.

Auteur : Collectif travail social 46

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